Ennui

Ma vie, mon oeuvre…

Mémoire

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Je n’ai pas une très bonne mémoire. Aussi loin que je me souvienne, je… Euh… Je n’ai pas une très bonne mémoire.

C’est un réel problème, voyez-vous, et je me vois donc dans l’infâme obligation de trouver des méthodes pour me souvenir de ce que j’ai prévu de faire pour la journée à venir. Donc, comme beaucoup de mes congénères, j’écris. Plus précisément, j’écris au creux de la paume de ma main gauche (je suis droitier).

Cela ne suffit cependant pas toujours, car il faut que je pense à regarder l’intérieur de ma main gauche, ce qui ne tombe pas sous le sens. Donc je fais un croix sur la face extérieure de ma main gauche, généralement entre les os métacarpiens de l’index et du pouce. Cette croix, dans ce contexte, signifie je pense assez clairement « hé, y’a un truc pour toi écrit de l’autre côté ! ».

Cela ne suffit cependant pas toujours, car il faut que je pense à regarder l’extérieur de ma main gauche, ce qui n’est pas évident. Donc je me fais une flèche sur l’extérieur de la main droite, généralement entre les os métacarpiens de l’index et du pouce. Cette flèche m’indique la direction de la gauche, là où devrait se trouver la main gauche, me poussant ainsi à voir la croix qui s’y trouve, et donc à retourner la main pour, oh surprise !, y découvrir des indications sur ce que j’ai pensé bon de faire.

Oh, bien sûr, il m’est déjà arrivé de suivre la flèche vers la gauche pour ne rien y trouver, car je me grattais alors la tête à l’aide de cette même main gauche en me demandant ce que cette flèche pouvait bien signifier – c’est un contexte moins évident que celui de la croix, avouez-le. Il m’est donc déjà arrivé de passer moult minutes à farfouiller dans les environs bâbords de mon assise, en quête d’une réponse qui jamais ne venait, me plongeant alors dans cette sorte de profond désarroi, terrible abîme de laquelle seul le souvenir d’un gag de Father Ted sait me tirer… Haha, « Funland »…

On pourrait croire ces techniques infaillibles, mais je n’ai pas toujours le regard qui traîne du côté de mes os métacarpiens, donc pour parfaire le dispositif, je dessine le plus souvent une spirale terminée d’une flèche au creux de ma main droite, signifiant clairement « retourne ta main, hé, banane ! » Généralement je prend très mal l’insulte, donc je fais semblant pendant quelques minutes de ne pas l’avoir vue et de ne pas regarder l’autre face de ma main droite (celle avec la flèche vers la gauche), mais si au bout de 5 minutes de cette tactique d’évitement du conflit je me souviens encore de la cause d’icelle, alors je retourne ma main droite, voit la flèche vers la gauche, cherche un truc à gauche, tombe avec de la chance sur ma main gauche, y voit la croix, comprend « ici se trouve le trésor » comme le ferait tout bon pirate, et mon cerveau néo-mammalien doit se dépêcher d’envoyer le potentiel synaptique ordonnant le retournement de la main s’il souhaite éviter que le cerveau réptilien (ou « pirate », en la circonstance) se mette à m’ordonner de creuser fébrilement l’épiderme, le derme et l’hypoderme en quête de florins d’or, voire, que le grand Cric m’en préserve, de rhum. Mille sabords ! Ou pas, donc.

Bref, vous l’aurez devinez, petits érudits que vous êtes : cette croix, cette flèche et cette spirale, ce sont un peu mes « Remember Sammy Jankis » à moi. Euh, d’ailleurs excusez-moi, un doute m’habite soudainement, je vais appeler ma copine pour savoir si elle n’est pas morte étouffée par le rideau de douche dans la salle de bain… (ou d’un trop-plein de piqûres d’insuline, sait-on jamais)…

Ok, tout va bien, elle m’a juste du coup demandé si j’avais terminé ce qu’elle m’avait demandé d’impérativement faire ce matin. J’ai dis « oui, bien sûr voyons, pfff, pour qui me prends-tu ?« , pour me tirer du pétrin et gagner du temps, mais je ne vois pas trop de quoi elle voulait parler. Bon, tant pis, ça me reviendra – p’tet même aujourd’hui, avec de la chance…

Où en étais-je… Ah oui : alors, ma technique pour toujours finir mon Rubik’s Cube en moins de 23 secondes est assez facile à mettre en place une fois qu’on a mémorisé tous les algorithmes possibles – cela demande juste d’en enregistrer plus que pour les autres méthodes, voire de combiner les algorithmes de toutes les méthodes. J’ai commencé par redécouvrir sans le faire exprès la méthode de Morwen Thistlethwaite.
Partant de là, plutôt que de perdre du temps à réinventer la roue, j’ai décidé de m’inspirer des Grands Speed-Cubeurs. Par exemple, je me suis basé sur la méthode de Herbert Kociemba, que j’ai combinée avec celle de Jessica Fridrich (plutôt proche de la méthode de force brutale, mais tant qu’on parvient au résultat attendu…), puis ai ajouté mes propres mouvements. Bien entendu, pour atteindre une vitesse décente, il faut également avoir un Cube aux bordures très patinées par l’usage afin de permettre des permutations rapides…
Au final, depuis que je m’y suis mis la semaine dernière, j’ai sans doute mémorisé 1211 mouvements en tout, ce qui peut sembler énorme mais j’ai une excellente mémoire.

Euh, je me rend compte que je me suis planté, là, ce n’est pas du tout de cela que je parlais au début. Donc : j’ai une très mauvaise mémoire, et je prend des notes sur mes mains pour m’aider à vivre au quotidien. Voilà, c’était de ça que je parlais. Ahem…

Aujourd’hui, je suis tombé par hasard sur la flèche de ma main droite. Je me grattais la nuque avec la main gauche à ce moment là, donc il m’a fallu un moment pour comprendre le message, et au final, après moult tours et détours dont je vous passe les détails, découvrir les indications suivantes :

BA09
3845-27
VIRLN 100
ennui

Là, je vous demande de bien vouloir vous mettre dans mes Doc Marten’s : je découvre soudain ces lettres et chiffres, et je suis bien incapable d’en tirer une quelconque conclusion. Je pense que l’effet doit être proche de celui que ressent un écrivain quand il s’est réveillé au milieu de la nuit après avoir rêvé un super retournement de situation pour son futur roman Arlequin, a saisi le calepin et le stylo posés sur la table de nuit spécialement pour ce genre de situation nocturne, a noté quelques mots-clefs pour s’en rappeler le lendemain matin, se rendort, et au final, au réveil, n’y voir que des griffonnages sans queue ni tête, incapable de comprendre ce que son Moi qui a pris ses notes à bien voulu dire à son Moi présent.

Je me suis donc mis à retourner chaque ligne dans tous les sens.
BA09 ? Je ne crois pas avoir prévu de partir à Londres le 9 du mois prochain, mais je vais faire des réservation chez British Airways au cas où, on n’est jamais trop prudent. P’tet que c’était ça que ma demoiselle voulait que je fasse aujourd’hui ! YES! Sauvé !
3845-27 ? Un rapport avec Thievery Corporation ? Et par 27, entendais-je le cobalt ? L’Ancien Testament ? Les lunes d’Uranus ? Mordiou…
VIRLN100, là franchement je suis perdu.
Enfin, ennui. Bon, j’ai beau avoir une excell… euh, une mauvaise mémoire, ce n’est pas pour autant que je me note de m’ennuyer, ça je le fais très bien tout seul. Donc, en relisant ma paume, je me suis mis à réfléchir sur ce seul mot intelligible. Qu’ai-je bien voulu me dire par là ?

Et soudain, le FLASH, l’éclair de lucidité incroyable et mirifique : c’était sans doute une ébauche de réflexion sur le fait que notre société entière est en définitive basée autour de la nécessité pour l’homme de tuer l’ennui que notre cerveau, supérieur à celui de tout autre animal (c’est nous qui avons fait le classement, enfin c’est notre cerveau, donc ça doit être vrai), que notre cerveau, donc, nous amène imparablement avec le temps qui passe.
Et pour tuer ce temps, l’homme s’est entouré d’occupations, voire de contraintes, pour qu’il ne se rende pas compte qu’il s’emmerderait autrement. L’homme du Solutréen ne s’est pas mis à peindre sa grotte dans l’idée de laisser une trace, mais d’animer plus graphiquement ses récits de chasse, ou d’émerveiller sa descendance en contant l’histoire de sa tribu. Jusqu’aujourd’hui, l’on ne voit que moyens de distraction dans les différentes activités d’Homo Sapiens Sapiens, depuis le fait de passer 8h dans un travail pour mériter quelques feuilles de papier auxquelles la société civile s’est accordée à donner une valeur relative à la difficulté de se procurer les aliments de base, jusqu’à la conquête de la Lune : tout ceci dans le seul but de s’occuper l’esprit plutôt que de laisser son cortex s’épandre en pensées ennuyeuses menant immanquablement au constat que, quand même, on n’a rien gagné à avoir des pouces préhensiles.

Malgré ces années passées à prétendument améliorer la qualité de vie de l’Homme par le biais de profondes modifications au cœur même de notre société, nous restons esclaves de notre ennui (révélé par la misère de notre propre finitude), et restons les sujets neutralisés des spectacles offerts à et conçus pour nos yeux par les instances supérieures, dans le seul but, inavoué évidemment, de nous extraire du processus décisionnel seul à même de nous laisser la main-mise sur notre destinée, et donc de ne plus subir notre ennui.
Notre société n’est pas vraiment basée sur la participation du public aux Grandes Prises de Décisions ; il s’agit plutôt d’un système de décision par l’élite, avec d’occasionnelles ratifications publiques, pour calmer les quelques leaders d’opinions. Et, quiets dans cette ignorance, nous nous en contentons, en bonne masse que nous sommes.

De mémoire, je crois que c’est Noam Chomsky qui a résumé cela en ces quelques mots (je paraphrase, hein, mauvaise mémoire, tout ça) : « People would like to think there’s somebody up there who knows what he’s doing. Since we don’t participate, we don’t control and we don’t even think about the questions of crucial importance, we hope somebody is paying attention who has some competence. Let’s hope the ship has a captain, in other words, since we’re not taking part in deciding what’s going on. » Et d’en arriver alors à la société du spectacle, qui en nous évitant l’ennui de nous-mêmes, nous enlève par là même toute velléité réflexive. L’histoire du temps de cerveau disponible est donc éternelle, et non la propriété exclusive de TF1 – quoi qu’en disent les Cassandre qui ont ouvert la boite de Pandore aux Danaïdes rien que pour faire chier Tantale. Comme le dit je crois également Chomsky : « It is an important feature of the ideological system to impose on people the feeling that they are incompetent to deal with these complex and important issues; they’d better leave it to the captain. One device is to develop a star system, an array of figures who are often media creations or creations of the academic propaganda establishment, whose deep insights we are supposed to admire and to whom we must happily and confidently assign the right to control our lives and control international affairs. »

Donc, un seul mot d’ordre, que je me dois d’écrire : « kill your tv, kill your idols! » Bon, ça fait 6 mots, mais zut-euh, il faut bien que la Révolution commence quelque part, et si ce doit être par ma voix, alors « so be it« , comme le disait si bien Mark Hunter dans « Pump up the volume » ! C’était clair dans mon esprit, après ce flash : ce mot, « ennui », inscrit au stylo-bille noir au creux de ma main gauche, c’était mon incantation à faire se lever une armée formée de mes congénères, et retourner la crêpes nutella-banane-chantilly-coulis-de-caramel-chaud-noix-de-pékan qu’est devenue notre civilisation pour faire tabula rasa de nos élites autistes dans leur donjon insubmersible ! C’est évident ! Je me suis indiqué, par la force de ce seul mot, de transformer le monde en de formidables et incessantes bacchanales ! Sus à l’ennui ! Sonnent les trompettes, résonnent les tambours, car voici venue l’heure du renouveau !

Quand même, résumer tout cela en un mot écrit dans ma paume, parfois j’admire ma concision. « Ennui ». Comment je me kiff, sa mère, toi-même tu sais. T’as vu ? Bien ou bien ? Tu pe pa test !

Ma décision est donc prise : ami lecteur, je t’enjoint à me rejoindre dans la lutte qui, j’espère, sera finale, elle. Il nous faut une chanson, un truc qui sonne bien, genre « Paranoid Android » mais en plus facile à chanter. Ou pas, on s’en fout, l’important c’est de rester f…

« Ou pas ».

Ces deux mots résonnent dans ma tête, comme le pont de Basse-Chaîne quand il a atteint son point de résonance. « Ou pas ». Se pourrait-il que…? Nooooon, c’est idiot, pas après une telle avancée réflexive ! Et pourtant… « Ou pas »…

Ouais, en fait c’est pas ça du tout quoi, je me suis juste indiqué qu’il serait p’tet temps que je mette à jour ce blog, OK, j’vois l’genre…

Bon, bah au moins, ça, voilà une bonne chose de faite.

Je rouvre donc par la présente ce blog, sous une nouvelle incarnation qui m’oblige à officialiser l’appellation de Monsieur Ennui (qui aurait cru que tant de gens auraient entretemps ouvert un blog sur leur ennui ? Pas moi, sinon j’aurai enregistré ce nom partout, grmbl). Nouveau domaine, car l’ancien (chez u-blog.net) à disparu, et celui-ci me semble à la fois très pérenne et bien foutu.

Ennui’s not dead!

Written by Ennui

7 juin 2008 at 22:53

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Ferme

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U-blog ferme.
Je suis en train de tout déménager.
Bientôt bientôt la nouvelle adresse ici-même.

Written by Ennui

22 octobre 2007 at 12:52

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Pas

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(même pas mort)

(mais il est vrai que la pluie de spam sur ce blog me fait traîner les pieds plus qu’autre chose)

(ah, et j’ai un nouveau boulot)

(et une nouvelle technique de vaisselle, qu’il faudra que je vous explique)

(et un nouvel âge, aussi, oui)

(que de choses)

(abonnez-vous au flux RSS !)

(merci aux fidèles)

Written by Ennui

25 avril 2007 at 16:23

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Ski

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Interlocuteur : Tu fais quoi pour le nouvel an ?
Moi-même : Je vais peut-être partir à la montagne
Interlocuteur : Mais il n’y a pas de neige !
Moi-même : Ah, je n’ai jamais dit que je partais au ski !

Je fais des progrès constants en préparations à l’avance de réponses
définitives sur des sujets récurrents de conversations précises.

Written by Ennui

19 décembre 2006 at 14:10

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Angle

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Lorsque j’emmène mon lecteur MP3 antédiluvien avec moi, il m’arrive
fréquemment de synchroniser le rythme de mes pas avec celui de la
chanson en court d’écoute. Cela permet de mieux ressentir la dite
chanson.

C’est cependant gênant quand il m’arrive de tomber sur une chanson
calme, voire un slow. Il peut alors m’arriver de donner l’impression de
marcher au ralenti, ce qui n’est pas sans m’attirer des regards
perplexes de la part de la clientèle de mon boucher ou de celle de la
personne d’origine ethnique possiblement Mudéjar ayant choisir d’ouvrir
boutique à un angle de rue. Je cherche alors à les rassurer en leur
faisant un signe de la main, mais ce signe suivant lui-même le rythme
de mes pas, il me semble que j’aggrave en fait mon cas. Peut-être.

C’est particulièrement gênant quand il m’arrive de tomber sur une
chanson calme, voire un slow, alors que je suis déjà en retard pour le
train me menant à mon labeur rémunéré et quotidien (sauf le week-end).

Genre, ce matin.

J’ai dès lors décidé de faire évoluer la liste de jeu (ou playlist) de
mon lecteur MPEG-1 Audio Layer 3 (ou Groupe d’expert des images
animées, couche sonore 3) : ne plus grouper les chansons par groupe,
justement, mais par rythme, et les ranger dans trois dossiers idoines :
« ça va », « quand même un peu » et « putainputainputain ». Quant aux slows
et autres titres de l’acabit de ceux du groupe Low, ils auront leur
propre dossier : « Marcel Marceau ».

Je compte bien déposer l’idée.

Written by Ennui

9 octobre 2006 at 16:57

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Masses

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Selon toute vraisemblance, mon trajet quotidien va s’allonger d’une
vingtaine de minutes dans les semaines qui viennent.
Le côté amusant de la chose, c’est que ma gare de destination actuelle deviendra alors une simple étape.
De là à dire que cela ne m’arrange pas des masses, il n’y a qu’un pas.
Ou, plutôt, il n’y a que neuf stations de tramway.

Written by Ennui

6 octobre 2006 at 17:14

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[image]

with 20 comments

—–

Written by Ennui

20 septembre 2006 at 13:13

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Puisse

with 28 comments

Aussi surprenant que cela puisse paraître, je suis revenu de vacances.

Written by Ennui

22 août 2006 at 16:30

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Irrémédiablement

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Après plusieurs semaines de tests infructueux, de mains mal essuyées et
de tas de serviettes irrémédiablement mouillés, j’ai peut-être enfin
trouvé la solution à mon précédent problème insondable.

En fait, je mets plusieurs serviettes en papier de côté AVANT d’entrer
dans les lieux d’aisance, chacune placée côte à côte, bien parrallèles,
de sorte qu’elles ne se touchent pas, et sont isolées du tas général.
Ces serviettes m’attendent donc à ma sortie, et, placées à part du lot
de serviettes qu’elle est, je ne risque donc plus que de mouiller le
support en bois, et non les serviettes des suivants en ces lieux.

Joie.

Written by Ennui

30 juin 2006 at 10:54

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Lavées

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Les lieux d’aisance de nos nouveaux locaux ne disposent pas
d’essuie-mains à dérouler, comme dans nos précédents locaux. A la
place, nous avons une pile de serviettes en fin papier, qui abordent
rapidement l’eau laissée sur les mains fraîchement lavées, et se
montrent souvent insuffisantes pour accomplir leur pieux office en une
seule fois.

Il faut donc se saisir de la serviette se trouvant sur le haut de la
pile, pour essuyer l’eau manuelle. Ce faisant, certains doigts ne
manquent pas de toucher la serviette du dessous, et donc de laisser un
aimable souvenir de ma présence au prochain occupant de ces lieux. Mon
rapport à la nature m’empêche de jeter cette serviette à peine
utilisée, mais je ne m’en sens pas moins égoïste.

Written by Ennui

23 Mai 2006 at 18:31

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